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Christian devant un des reliefs qui orne la devanture (Photo argentique)

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Edito

Bien plus qu'un salon de coiffure

Venez vous faire couper les cheveux et repartez avec de belles images en tête!

Venez vous faire couper les cheveux et repartez avec de belles images en tête!

Edito coiffure : donner du plaisir au nécessaire !

Depuis que je suis adolescent, je pousse la porte de chez "Edito coiffure" pour me faire couper les cheveux. Le salon est situé rue Louis Mony à Troyes, non loin du Théâtre de Champagne, et ce n’est pas un endroit comme les autres. Rencontre avec son créateur Christian Roblet.

Comme beaucoup, Christian passe son brevet professionnel par le biais de l’apprentissage au sein du salon de coiffure Crinis. Il va y rester 8 ans avant de monter un salon sous franchise. Cela ne lui convient pas et au bout d’un an et demi, il décide de créer son propre salon de coiffure à l’âge de 26 ans. Malgré son jeune âge, les banques le suivent. Après 6 mois de travaux, Edito coiffure ouvrait ses portes le 31 juillet 1990 !

Mais alors pourquoi le nom d’Edito ?

« A cette époque, je fréquentais beaucoup de musiciens, plasticiens. Lors d’une soirée, on en est arrivé à faire un brainstorming pour trouver le nom de mon salon. Je voulais un nom court qui sonne bien, au départ j’avais pensé à Ventilo, mais c’était déjà une marque. Le deuxième nom qui est venu était Edito. Cela rappelle ces textes qui ouvre un magazine ou un journal sur un sujet d’actualité. Il y avait cette notion de mouvement, de renouvellement, mais aussi le lien avec les magazines de mode, de coiffure », explique Christian.

Salon de coiffure mais aussi lieu d’exposition

« Dans les années 90, mes potes plasticiens avaient du mal à trouver des lieux d’exposition. Pour ma part, je n’avais pas envie d’avoir un salon avec des photos de coiffure. J’ai donc décidé d’offrir mes murs pour exposer leurs œuvres. Les clients avaient ainsi le droit de s’enrichir, de se nourrir modestement d’œuvres d’artistes locaux pendant qu’ils attendaient leur tour, leur coloration… Je voulais les inviter à ouvrir leur regard. Cela rejoint la devise du salon « Donner du plaisir au nécessaire » » ajoute Christian.

Au départ Christian nourrissait ses murs vides par son réseau, ses potes dont il allait voir les expos. Puis avec le temps les propositions d’artistes se sont faites naturellement.

« Mon idée n’est vraiment pas de faire de l’argent sur le dos des artistes, mon business, c’est la coiffure. Pendant 2 mois, les murs sont à l’artiste. S’il vend une œuvre à 200 euros, il touche 200 ! Dans cette idée, tout le monde est gagnant, mon salon résonne différemment, l’artiste expose et enfin le client passe un moment dans un endroit agréable où il peut s’enrichir ».

Concernant ses goûts, Christian continue :

« Je suis assez ouvert ; avec les œuvres il doit y avoir des vibrations, dans un même style un artiste va me faire vibrer, l’autre non. Je ne m’arrête pas à la dénomination. J’admets que certaines œuvres ne peuvent pas plaire à tout le monde. Quoiqu’il en soit au fil du temps, en plus de vouloir aider les artistes, j’ai souhaité me faire plus plaisir, mais aussi être à l’écoute des clients. Aujourd’hui les clients me parlent plus des œuvres qu’avant ! » 

Une expérience murale mais pas que

Depuis que je viens chez Edito, je vis une expérience multiculturelle et visuelle que je n’ai jamais retrouvé ailleurs. Au-delà des expositions, Christian a toujours eu à cœur d’offrir une expérience complète à ces clients. Les reliefs en façade de la boutique est une première accroche culturelle :

« Je ne voulais pas d’une enseigne classique, j’ai donc fait appel à un pote plasticien pour réaliser ces reliefs. On y retrouve un homme et une femme nus pour rappeler la mixité (du salon) mais aussi un soleil qui symbolise la vie. Je voulais changer ces reliefs tous les ans, mais le coût m’a vite ramené à la réalité. »

Avec la rénovation de son local en 90, Christian a obtenu le 2e prix de la meilleure réhabilitation !

« Je voulais un salon de coiffure où les clients aient l’impression d’être chez moi. Je voulais d’un lieu avec une personnalité et de la chaleur, notamment avec la brique qui fut une belle surprise lors des travaux ».

L’aventure culturelle continue lorsqu'on attend sa coupe ou son brushing :

« Je ne souhaitais pas mettre les magazines que l’on trouvait chez le médecin. Je voulais que mes clients accèdent à des magazines dits « de luxe » ou que l’on ne voit pas ailleurs, comme Vogue, Colors, Interview, Coda. Et puis je me suis adapté, j’ai prêté l’oreille en proposant d’autres magazines. Cela a un coût, mais l’argent que les clients me donnent, revient vers eux ! » affirme Christian.

Musicalement, le militantisme et l’énergie est de mise depuis le départ. Grace à la musique que Christian passait dans son salon, j’ai découvert des groupes et musiques (l’acid jazz notamment) que je ne connaissais pas. Pendant une heure, il participait à ma culture musicale !

« Je ne désirais pas mettre la radio, la même soupe que l’on trouve partout. J’ai navigué longtemps dans le milieu techno, je passais les sets de DJ que je fréquentais. Aujourd’hui je mets toujours de la musique électronique, mais des choses qui tabassent un peu moins la tête. Je m’adapte à la clientèle. » avoue Christian.

 

Il y a peu les canapés ont refait peau neuve, exit les taches de vaches, bonjour les zebrures! (Photo argentique)

Il y a peu les canapés ont refait peau neuve, exit les taches de vaches, bonjour les zebrures! (Photo argentique)

Adresse : 19 rue Louis Mony, 10000 Troyes

 

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