Brasserie Moulin de Saint Martin

La passion de la bière

Début des années 2000, la production de bières dans l’Aube était inexistante. Il a fallu qu’une jeune belge pleine d’envies, Mahaut d’Arras d’Haudrecy, vienne à Saint Martin de Bossenay pour proposer la première bière artisanale du département (Brasserie du Moulin de Saint Martin). On était en 2003, que de chemin parcouru depuis cette date.

Mahaut a grandi à 30 km de Bruxelles, dans le Brabant Wallon, ses parents sont historiens et archivistes. Le papa avait une cave à bière plutôt bien achalandé ; Mahaut baigne donc dans la culture de ce produit typiquement belge. Un événement marquant va avoir lieu lorsqu’elle a 13 ans.

« Avec mes parents, j’ai eu la chance de visiter le monastère d’Orval qui fabrique la bière trappiste du même nom. Je découvre un lieu magnifique. En fin de visite, un moine me propose une dégustation, il ne se rend pas compte que je suis toute jeune ! » raconte-t-elle.

Au-delà de cet événement anecdotique et symbolique, la famille a toujours entretenu une passion de fabriquer des confitures, créer un potager dans un esprit très convivial. C’est dans cette atmosphère, que Mahaut rêve de fabriquer de la bière. Elle franchit le pas à l’âge de 16 ans et ambitionne d’en faire son métier. Après avoir obtenu le BAC, les études de sciences et de maths ne l’enchante guère, elle décide de suivre des stages en brasserie en parallèle. Cela dure 2 ans, jusqu’au moment où son père s’installe à Saint Martin de Bossenay en 2000. Trois ans après, avec l’aide de son père, à l’âge de 21 ans, Mahaut crée son entreprise et se lance dans la fabrication de bière dans le but d’en vendre. A l’époque la fabrication de bière est confidentielle en dehors des brasseurs industriels, la Champagne Ardenne compte moins de 10 brasseries artisanales. Aujourd’hui en France, il s’en crée 300 par an.

De la production à vente!

La production a commencé modestement dans un petit bâtiment avec des brassins de 100 litres. Aujourd’hui le matériel a pris ses aises, les cuves font 2 000 litres pour une production annuelle de 80 000 litres. On est loin de la couscoussière dans laquelle Mahaut a commencé à fabriquer de la bière ! 

D’ailleurs il serait peut-être temps de parler du produit ! La gamme a débuté avec une blanche, une ambrée et une brune. Puis en 2009, la blanche est passée en bio, tout comme la blonde qui arrive également en bio. A cela s’est ajouté les bières saisonnières (hiver, printemps et IPA). Des bières avec plus de caractères sont venus compléter le tableau : bitume (stout), sour (acidulée) et triple. A chaque fois, Mahaut a repoussé ses limites pour proposer de nouveau produits.

En dehors de la fabrication, il y a toute la partie vente et marketing :

« Ce n’est pas facile de se vendre, explique Mahaut. D’autant qu’en face nous avons les grosses brasseries belges. Mais on ne bosse pas sur la même chose. On a tout intérêt à ce que le consommateur comprenne le produit, comment il est fabriqué. Avec le temps, nos clients (dont les restaurants, revendeurs) ont compris que l’on n’était pas des rigolos. Aujourd’hui la confiance est là ! »

Pour accueillir le client de passage, Mahaut et Jimmy (son mari) se sentait un peu à l’étroit dans les locaux de la brasserie à Saint Martin, ils ont décidé de se lancer dans un projet de boutique.

« On s’est lancé dans l’aventure en ouvrant une boutique dans la 2^e ville de l’Aube, Romilly sur Seine. Cela évite aux habitants de cette partie de l’Aube et de la Marne de faire trop de bornes pour acheter de la bière. En bref, cela manquait à Romilly ! On avait tellement envie d’un chouette lieu, tourné vers le client avec une ambiance moderne mais chaude avec des assises en bois faites maison. »

En plus de pouvoir acheter des bières, il est possible de boire un verre sur place (avec ou sans alcool), tout en mangeant un petit quelque chose et/ou jouer à des jeux de société.  Pour les beaux jours, une terrasse est présente. Que demander de plus ?